samedi 06 janvier 2001


Après les échecs successifs des différents projets de mosquée, la communauté musulmane d’Hérouville continue de se réunir dans une mosquée provisoire, trop petite et incapable d’accueillir tous les fidèles. Aujourd’hui, les fidèles hérouvillais espèrent voir aboutir un quatrième projet.

L’histoire de la mosquée à Hérouville est un imbroglio qui mêle de façon indiscernable le religieux, le social, le politique et le juridique. Selon l’Association islamique du Calvados, «  les musulmans sont les seuls à souffrir de cet état de fait « . Selon les estimations de l’association, plus de 5 000 personnes, soit près de 20 % de la population d’Hérouville, sont musulmanes. Economie et religion Pendant de nombreuses années, l’association islamique s’est retrouvée pour prier dans un local du quartier des Belles-Portes. En 1994, la mairie a décidé de vendre un terrain à l’association islamique. Sous l’impulsion de l’Association des artisans de la Grande-Delle, le tribunal administratif a été saisi et le permis de construire annulé. L’association voulait que la zone  » garde ses spécificités « . Entre temps, une mosquée provisoire est installée dans la zone. Un bâtiment trop petit et manquant cruellement de places de parking. Le premier projet ayant été refusé par le tribunal, l’association décide d’acheter à la municipalité des locaux déjà construits dans la zone. Là encore, le projet tombe à l’eau, le tribunal estimant que le nombre de places de parking était insuffisant. Le recours n’aura servi à rien, un site classé dangereux se trouvant à proximité.  » L’aide de l’Etat «  Estimant qu’une forme  » d’acharnement  » de l’Association des artisans a joué en sa défaveur, l’association islamique en appelle à l’Etat pour que les musulmans d’Hérouville puissent jouir de leur liberté de culte.  » Nous voulons des garanties de l’Etat sur la faisabilité de notre dernier projet, qui est le rachat de la mosquée provisoire, avec la salle de judo et le local situé à côté « , déclare Khalid Mounir, le président de l’association islamique. Si le Plan d’occupation des sols a été modifié en décembre dernier ­ permettant l’implantation d’autres structures que celles destinées à l’économie dans la zone artisanale – il reste encore le plus difficile à obtenir : un permis de construire. Et là, l’association n’en est pas à sa première expérience douloureuse. De son côté, répondant aux accusations d’acharnement dont elle ferait preuve, l’association des artisans de la Grande-Delle se dit prête  » à trouver la solution adéquate pour tout le monde « .

Source : ouest-france.com