jeudi 20 janvier 2005
Ce jeudi, les musulmans célèbrent la « fête du sacrifice », l’Aïd al Adha également connue sous le nom de Aïd al Kebir, la grande fête. Celle où familles, amis, voisins partageront durant trois jours la viande de mouton. Hassan Safoui, président de l’Association islamique et culturelle du Calvados (AICC), en rappelle les principes.
Que représente l’Aïd al Adha pour les musulmans ?
C’est la deuxième fête du calendrier musulman. Elle marque le point culminant du Hadj (pèlerinage d’un mois à la Mecque), célébrée le dixième jour, le lendemain du rassemblement à la station de Arafat, en Arabie Saoudite : une trentaine de musulmans de l’AICC font le voyage cette année. Cette fête commémore l’histoire bien connue du sacrifice du prophète Abraham. En souvenir, les musulmans ont coutume d’égorger un mouton.
Comment vont se dérouler ces trois jours de fête ?
Après la prière de l’Aïd, de 9 h à 10 h, deux à trois personnes vont se rendre à l’abattoir de Cherbourg, où seront égorgés les ovins selon les règles d’abattage rituel ainsi que selon les normes de sécurité et sanitaire exigées par la loi. En grande quantité, louer un abattoir agréé ne pose pas de problème. Nous avons commandé nos moutons auprès de l’association islamique de Cherbourg, qui se charge d’organiser l’abattage des sacrifices. Ils seront distribués aux familles vers 17 h, à l’AICC, à Hérouville-Saint-Clair.
Pourquoi se rendre jusqu’à Cherbourg ?
Là-bas, l’abattoir consent un effort sur les tarifs. La différence de prix (une dizaine d’euros gagnéé par bête) n’est pas négligeable, même si c’est plus loin. Économiquement parlant, cette fête reste très intéressante. Quelles sont les deux personnes qui connaissent sa date chaque année ? Le musulman… et le paysan. À l’approche de l’Aïd, le prix des ovins flambe.
Tous les musulmans participent-ils à cette fête ?
En dehors de la coutume, l’Aïd est également un jour de réjouissances où l’on festoie. Une famille qui n’a pas les moyens de s’offrir un mouton a toujours la possibilité de faire des dons. De toute façon, le tiers d’une bête sacrifiée revient à la famille, un deuxième tiers est offert aux voisins et aux amis, le dernier aux nécessiteux. L’idée du sacrifice, du don et du partage reste omniprésente. Durant trois jours, nous allons faire la fête en famille, s’in- viter les uns les autres, se partager les petites grillades entre amis et entre voisins.
Propos recueillis par Nathalie HAMON
Source : ouest-france.fr